Ils sont nombreux aujourd'hui en France,
du PCMF au PCMLM, de se revendiquer de tout (PCMF) ou partie (PCMLM) de la
Gauche prolétarienne.
Mais de quoi s'agit-il? Tout d’abord, il faut lire les textes de la Gauche
Prolétarienne disponibles ici http://archivescommunistes.chez-alice.fr/:
La Gauche prolétarienne est une émanation de l’Union des Jeunes Communistes
Marxistes-léninistes de France (UJCML) qui fut le premier groupe « maoïste »
en France, dont l’un des leaders sera le philosophe Alain Badiou.
Qui dirigeait la Gauche prolétarienne ? Comme son nom l’indique, y
avait-il des « prolétaires » en son sein ? Les anciens
vous diront vite « oui bien sûr » et il vous citeront
L’ouvrier qui dans tel usine était à la GP, mais pour nos mères et nos pères
qui ont connus les usines des années 70, interrogez-les, ils ne voyaient la GP
que comme une émanation de la bourgeoisie parisienne, avec des foyers présents
en province mais toujours dirigés par des intellectuels et des étudiants.
Les principaux leaders de la « GP » furent Benny Lévy (alias Pierre Victor) et Alain
Geismar. Si l’on cite l’encyclopédie
libre Wikipédia on y lit : « Parmi
ses militants, certains sont devenus célèbres pour leurs activités
universitaires, médiatiques ou politiques après la fin de l'organisation : Serge
July, Olivier
Rolin, Frédéric H. Fajardie, Gérard
Miller, Jean-Claude Milner, Marin
Karmitz, André Glucksmann, Gilles
Susong, Robert
Linhart, Christian
Jambet, Guy
Lardreau, Daniel
Rondeau, etc. »
Beaucoup de ces noms ne
sont pas totalement inconnus : July fut patron de presse et aujourd’hui
chroniqueur de la presse bourgeoise, Rolin est écrivain publié chez les grands
éditeurs, idem pour Fajardie, Miller est la psychanalyste préféré de Michel
Drucker, Karmitz est l’un des plus gros producteur s cinématographiques de
France, Glucksmann est un philosophe réactionnaire etc.
Quand à son leader
Victor, de son vrai nom Benny Levy, il terminera universitaire en philosophie
en Israël et proche d’une frange assez extrémiste du judaïsme. D’autres leaders
locaux moins connus finiront Pasteur, grands commerçants, en somme mèneront
tous une vie de grands bourgeois. Ils
seront ce qu’il furent !
L’histoire ne retient
que les bourgeois-leaders de la GP, comme quoi la lutte de classe existe même
en historiographie, mais également parce que la GP fut une organisation
non-prolétarienne.
Seul l’ouvrier Pierre
Overney finira abattu par le vigile des usines Renault ce salaud de Tramoni.
Comme toujours seul le socle militant, le véritable ouvrier en proie à un
véritable combat de classe (s’introduire dans une usine pour y faire de la
propagande pour la GP) paiera de sa vie son engagement.
Le PCMLM prend ses
distances parfois avec la GP, mais ne cessent de publier des textes de la GP, à
titre « d’archives » (c'est sans doute nécessaire) et vient encore de
publier fin 2011 une longue entrevue de 1971 de Pierre Victor (Benny Levy) comme
si nous ne pouvions juger un homme de manière dialectique et matérialiste,
c’est-à-dire sur tout le trajectoire de sa vie, et non en choisissant seulement
trois ans au sein d’une vie qu’il consacrera la plupart du temps à la religion
et à la philosophie spirituelle de Emmanuel Levinas de la fin de la GP à sa
mort, ce qui est pour le moins idéaliste.
Le PCMF va plus loin encore : il
dit dans l’un des Cahiers du
Maoïsme (N°2, p. 16) qu’il
faille juger la GP pas trop sévèrement car si Glucksmann ou July ou Levy ont
participé à la réaction (en devenant respectivement un philosophe
anticommuniste, un patron de presse bourgeoise et un théologien), Alain
Geismar, lui, dixit le PCMF, « n’est pas devenu un serviteur
idéologique de la réaction et de l’obscurantisme ».
Qui est Alain
Geismar ? Il fut « l’icône » de la GP, alors que Pierre Victor
(Benny Levy) était l’éminence grise. Son parcours est édifiant de celle d’un
grand bourgeois. Hautes études au lycée Jason de Sailly, l’un des plus réputés
de France, ingénieur civil des mines docteur en physique, dès 1965 il devient
leader syndicaliste à 26 ans… au SNES-SUP, le syndicat des professeurs des
universités (sic !). Quel beau parcours prolétarien !
Si l’on suit donc le
PCMF, il faut célébrer Geismar, l’un des leaders de 1968 puis l’un des meneurs
de la GP. Voici la suite du parcours de Geismar, quelques années tranquilles
après la GP au SNES-SUP puis en 1984 il devient Directeur général adjoint de la
toute nouvelle Agence de l’Informatique, avant d’être licencié en 1987 à la
suppression de celle-ci. Il a rejoint le PS en 1986. En 1990, il est nommé
Inspecteur Général de l’Education Nationale, le plus haut grade et corps de
l’éducation nationale, un haut fonctionnaire donc. Entre 2001 et 2004 il sera
conseiller du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Il est aujourd’hui retraité de
ce corps de haut-fonctionnaire.
Que dit le PCMF ?
Que Geismar « n’est pas devenu un serviteur idéologique de la réaction et de
l’obscurantisme », à se demander si l'auto-proclamé "PCMF" n’est
pas habité par des fonctionnaires de l’éducation nationale ou des militants PS.
Donc voilà, chèrEs camarades ce que fut l’une des plus grandes organisations
maoïstes de France, une organisation bourgeoise, car non seulement la gauche n’était
pas prolétarienne, mais qui plus est, ses leaders-bourgeois étaient
majoritairement issus de la haute, pas même de la petite bourgeoise
professorale.
Lire les textes de la Gauche Prolétarienne a un sens, celui pour les
Marxistes-léninistes-maoïstes que nous sommes et voulant édifier le Nouveau
Parti Communiste, de ne pas se laisser voler leurs places. Nous sommes des
prolétaires, nous n’avons pas besoin de futurs opportunistes.
Si la GP était parvenue à la révolution et était devenue le nouveau PCF, nous
serions aujourd’hui dans un régime d’apparatchiks, et nous serions toujours à
nos usines, nos fourneaux et nos bureaux et ses messieurs à leurs précieuses
retraites bourgeoises.
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